Comme nous l’avons vu dans notre article Pourquoi faire le chemin de Compostelle ?, un pèlerin moderne part sur les chemins de Compostelle pour différentes raisons. Historiquement, ce pèlerinage est intimement lié à la religion catholique, le but premier étant de se rendre sur le tombeau de l’apôtre Saint-Jacques à Santiago de Compostelle en Espagne. Aujourd’hui, la religion n’est plus la motivation principale puisque moins d’un pèlerin sur deux parcourt le chemin dans un but religieux.

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Que reste-t-il de l’héritage catholique ?

Que vous partiez sur le chemin pour des raisons religieuses ou non, vous ne pourrez ignorer la dimension catholique qui existe sur le chemin notamment par la présence de magnifiques édifices religieux qui se trouvent le long du chemin. De nombreux pèlerins visitent des églises et des monastères en cours de route et sont impressionnés par l’héritage culturel que le christianisme a produit. Parmi eux, nombreux sont ceux qui brûlent une bougie, récitent une prière ou font l’expérience qu’il y a plus entre le ciel et la terre. Est-ce que cela veut dire que vous devez “adhérer” à la religion catholique ou que le chemin n’est pas fait pour vous si vous n’êtes pas croyant ? Bien sûr que non, car au-delà de la dimension catholique, ces édifices sont aussi des merveilles culturelles, architecturales, historiques et font tout simplement partie de notre patrimoine. Et vous être libre de ne pas rentrer dans les églises.

Religion ou quête spirituelle ?

Aujourd’hui, un peu moins de la moitié des pèlerins partent pour des raisons religieuses. En revanche, une majorité des pèlerins disent partir pour explorer leur «spiritualité», un concept qui est interprété et vécu très différemment de la religion. Ce que la plupart des pèlerins modernes ont en commun, c’est qu’ils partent en « quête de sens » et veulent revenir à l’essentiel. Et justement en étant sur la route, c’est comme s’ils « s’arrêtaient » sur enfin vivre le moment présent en plein conscience. Faire le chemin de Compostelle, c’est vivre une expérience unique. C’est s’octroyer une pause, une bouffée d’air dans une vie moderne toujours plus rapide. C’est couper cette charge mentale toujours plus forte. C’est expérimenter le silence, la solitude, mais aussi les rencontres, l’amitié, l’hospitalité, la simplicité, et bien plus encore. Pour beaucoup, le chemin n’est plus un voyage religieux, mais reste un voyage initiatique et une aventure intérieure.

Un chemin universel, ouvert à tous

Ce qui rend le chemin de Compostelle si spécial est sa diversité. Quelles que soient vos motivations, religieuses ou non, vous échangerez et rencontrerez des pèlerins venus du monde entier. Vous dormirez chez des hébergeurs où tout le monde est le bienvenu. Les accueils chrétiens sont d’ailleurs désormais moins nombreux que les établissements privés. Hormis dans certains accueils chrétiens, personne ne vous parlera de votre foi et vous pourrez donc cheminer en toute intimité.

La Compostela

Il y a une exception toutefois : à votre arrivée à Santiago, vous pourrez obtenir la Compostela au bureau des pèlerins, mais vous devez spécifier «religieux» comme motif de votre voyage sur le formulaire de demande. Après tout, le document indique que vous avez entrepris le voyage de dévotion à Saint-Jacques. Quiconque indiquera un autre motif, comme par exemple culturel ou sportif, recevra un certificat simple et moins esthétique.

Bref, la route de Saint-Jacques-de-Compostelle est là pour tout le monde et chacun peut la parcourir à sa manière. Chacun a son propre Camino.

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